Alice BARTHEZ, sociologue spécialisée dans le domaine agricole, a évoqué de nombreux cas, où l’aspect technique des associations entre personnes a orienté les décisions au détriment de l’aspect humain : une personne voulait agrandir son exploitation en production laitière, la réglementation des quotas limite fortement ce projet, et l’une des méthodes les plus fréquemment utilisée est l’association avec un autre producteur « souhaitant lever le pied ». Au terme d’un travail mené avec 2 individus ainsi devenus associés et entrés en conflit au bout de quelques mois, l’un a confié à A. BARTHEZ « J’avais oublié qu’au bout des quotas … il y avait une personne, qui plus est était mon associé ! »
Témoignage de Jérôme : « Je ne suis pas originaire du milieu agricole. Après avoir erré d’usine en usine, sur des boulots aussi peu passionnants les uns que les autres, je me suis décidé à suivre une formation en agriculture. Pour vivre, j’ai été au départ salarié, la plupart du temps dans les estives l’été, jusqu’au jour où un couple m’a proposé de devenir leur associé. Nous avons donc formé un groupe à 3, et la répartition du travail a été faite de la façon suivante : l’été, je montais en estive avec le troupeau, surveillance, fabrication des fromages … tandis que mes 2 associés était dans la vallée à faire le foin. Je me suis rendu compte rapidement que les tâches n’étaient pas bien réparties, une journée en estive est longue, alors que mes associés, à 2 en bas, n’étaient pas très occupés. J’ai voulu en parlé mais la porte n’est tout de suite refermée (on avait décidé comme ça, on ne bouge pas !). Je pense qu’en fait, ils n’ont jamais cherché un associé, seulement un « salarié » en s’exonérant des contraintes liées à ce statut !
Témoignage de Jérôme : « Je ne suis pas originaire du milieu agricole. Après avoir erré d’usine en usine, sur des boulots aussi peu passionnants les uns que les autres, je me suis décidé à suivre une formation en agriculture. Pour vivre, j’ai été au départ salarié, la plupart du temps dans les estives l’été, jusqu’au jour où un couple m’a proposé de devenir leur associé. Nous avons donc formé un groupe à 3, et la répartition du travail a été faite de la façon suivante : l’été, je montais en estive avec le troupeau, surveillance, fabrication des fromages … tandis que mes 2 associés était dans la vallée à faire le foin. Je me suis rendu compte rapidement que les tâches n’étaient pas bien réparties, une journée en estive est longue, alors que mes associés, à 2 en bas, n’étaient pas très occupés. J’ai voulu en parlé mais la porte n’est tout de suite refermée (on avait décidé comme ça, on ne bouge pas !). Je pense qu’en fait, ils n’ont jamais cherché un associé, seulement un « salarié » en s’exonérant des contraintes liées à ce statut !
Pour les personnes en charge du conseil aux créateurs, il incontournable de bien veiller à ce que les motivations "techniques" du projet, qui sont souvent avancées en premier lieu y compris par les protagonistes (gain fiscal, économique ...) respectent les attentes personnelles des futurs associés, attentes personnelles qui doivent être connues de tous (ce qui ne veut pas forcément dire partagées par tous !)?
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