lundi 19 mai 2008

Le coût de la création ou de la reprise est-il plus élevé au Pays Basque

La surenchère immobilière au Pays Basque, fruit de la concurrence entre l’urbanisation privée et l’immobilier professionnel est un facteur important à intégrer lorsque l’on entreprend sur ce territoire.

Marie Annick MOURGUIART le souligne ainsi : « Les affaires sont souvent sur-estimées. Dans les pharmacies notamment, il n’est pas rare de recevoir des demandes de financement sur 130, 140 % du CA annuel. Même avec un apport de 30 %, cela revient à une demande de prêt représentant plus de 100 % du CA. Mais certaines personnes veulent absolument s’installer au Pays Basque, alors ils acceptent de « sur-payer » une affaire sans avoir toujours conscience des difficultés futures auxquelles ils s’exposent. Sur 2007, le crédit agricole a ainsi refusé d’accompagner plus de reprises que par le passé, pour des projets jugés « déraisonnables » et risqués pour le repreneur. »

Charles MARTINEZ, Chambre des métiers, relève un impact direct sur certains secteurs : « Les activités de production sont en berne. Nous souffrons du niveau élevé du prix des terrains et même des locations. Nos voisins landais offrent des zones d’implantation moins onéreuses, et les activités de production, sensibles aux coûts de revient de leurs produits, ont tendance à migrer plus au nord ».

Benoît JUPONT a créé en 2005 une SARL pour la vente et l’installation de cuisines sous la marque IXINA. Il n’est pas originaire du Pays Basque et nous fait part de son expérience : « Pourquoi le Pays Basque : c’est un beau pays ! C’est très agréable d’y vivre. Mais l’immobilier y est très cher : l’impact se retrouve autant sur le volet privé que professionnel. Je loue actuellement le bâtiment dans lequel je suis installé. Je cherche à acquérir un emplacement pour y transférer mon activité, mais les prix sont exorbitants, et il faut tout de même trouver un bon emplacement, dans une zone de passage. On trouve beaucoup de bâtiments à louer en ce moment, mais peu à acquérir, les propriétaires ne veulent pas vendre pour ne pas décapitaliser. Je suis plus connu aujourd’hui en tant qu’enseigne et entreprise, mieux inséré dans le tissu économique local, ça devrait donc être plus facile. »

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