lundi 26 mai 2008

Transmettre son entreprise : une phase difficile au Pays Basque comme ailleurs

La transmission des entreprises, nous l’avons évoqué à maintes reprises, est une phase difficile de la vie. C’est une préoccupation majeure aujourd’hui des organismes, cabinets conseils, experts comptables, partenaires bancaires qui travaillent aux côtés des entrepreneurs. Tous cherchent le meilleur moyen de sécuriser la transmission pour éviter la disparition d’entreprises, trop souvent la conséquence d’un manque d’anticipation.

Charles MARTINEZ se montre quelque peu fataliste sur le sujet : « Nous sommes de plus en plus nombreux à dire aux chefs d’entreprise qu’il est nécessaire d’anticiper cette phase de vie de l’entreprise. Malgré cela, les préparations sont toujours aussi mal menées … quand elles le sont ! Je pense que le frein majeur est d’ordre psychologique : les gens ne veulent pas penser à transmettre car ils ne veulent pas vieillir ! Un lien affectif s’établit avec son entreprise … peut-on aller jusqu’à dire qu’elle s’apparente à son enfant ?? Et comment se préparer sans douleur à se séparer de quelqu’un qu’on aime ?? Pour peu que le chef d’entreprise soi seul, là cela devient vraiment difficile.

Peio OLHAGARAY est plus nuancé sur le sujet : « C’est un domaine plus difficile à accompagner. Transmettre suppose savoir bien anticiper le moment de cette transmission, et aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Nous travaillons sur un outil en ce sens. Aujourd’hui, l’évaluation des entreprises est faite à partir d’éléments internes à l’entreprise (chiffre d’affaires, résultats, actifs…). Ce qu’il faut selon moi, c’est contextualiser l’entreprise, adosser à son évaluation le poids de son environnement, objectiver en quelque sorte l’analyse financière faite.

68 % des entreprises qui vont céder la main dans 5 ans n’ont pas ouvert le chantier … c’est regrettable car c’est un moment de fragilité important qui mérite plus d’attention, de temps, d’anticipation et de conseils. Nous cherchons à nouer des partenariats pour mieux accompagner les transmissions. Nous allons beaucoup nous appuyer sur l’ESTIA, aux fin d’aider tout entrepreneur à faire des performances économiques, et ainsi maintenir et augmenter sa compétitivité, et donc la valeur de son entreprise.

Un secteur souffre particulièrement au niveau de la transmission au Pays Basque, c’est l’hôtellerie. Beaucoup d’hôtels sont sous la contrainte des mises aux normes, et bon nombre d’entre eux ne seront pas repris, car la dynamique commerciale actuelle ne permet pas d’absorber le coût des investissements nécessaires

jeudi 22 mai 2008

Quel profil type pour un créateur en 2008 au Pays Basque


Qui se lance aujourd’hui le plus au Pays Basque ? Les activités de tourisme attirent à priri beaucoup de candidat, mais ce ne sont pas les seules.

Peio OLHAGARAY de la CCI nous répond : « La création se porte bien au Pays Basque, le CFE de la CCI à enregistré en 2007 1445 créations d’activité. 70 % se font dans le secteur des services (tourisme, accompagnement des personnes …). Le profil type du créateur est un homme ou une femme de plus de 30 ans, avec au moins 5 ans d’expérience. La pérennité « juridique » à 3 ans de nos entreprises créées est de 73 % (elle de 66 % au niveau National). Mais ce qui nous intéresserait plutôt, c’est de connaître la pérennité économique (les entreprises qui ont atteint leur objectif d’activité) ».

La plateforme BULTZA, par la voix de son directeur Charles MARTINEZ, enregistre une prédominance des activités liées au bâtiment : « Jusqu’à présent, le lauréat type accompagné par Bultza (pays basque intérieur) est une création, dans l’activité du bâtiment (40 % des dossiers), avec 2 personnes actives. L’artisanat regroupe 80 % des dossiers, le commerce 20 %. »

lundi 19 mai 2008

Le coût de la création ou de la reprise est-il plus élevé au Pays Basque

La surenchère immobilière au Pays Basque, fruit de la concurrence entre l’urbanisation privée et l’immobilier professionnel est un facteur important à intégrer lorsque l’on entreprend sur ce territoire.

Marie Annick MOURGUIART le souligne ainsi : « Les affaires sont souvent sur-estimées. Dans les pharmacies notamment, il n’est pas rare de recevoir des demandes de financement sur 130, 140 % du CA annuel. Même avec un apport de 30 %, cela revient à une demande de prêt représentant plus de 100 % du CA. Mais certaines personnes veulent absolument s’installer au Pays Basque, alors ils acceptent de « sur-payer » une affaire sans avoir toujours conscience des difficultés futures auxquelles ils s’exposent. Sur 2007, le crédit agricole a ainsi refusé d’accompagner plus de reprises que par le passé, pour des projets jugés « déraisonnables » et risqués pour le repreneur. »

Charles MARTINEZ, Chambre des métiers, relève un impact direct sur certains secteurs : « Les activités de production sont en berne. Nous souffrons du niveau élevé du prix des terrains et même des locations. Nos voisins landais offrent des zones d’implantation moins onéreuses, et les activités de production, sensibles aux coûts de revient de leurs produits, ont tendance à migrer plus au nord ».

Benoît JUPONT a créé en 2005 une SARL pour la vente et l’installation de cuisines sous la marque IXINA. Il n’est pas originaire du Pays Basque et nous fait part de son expérience : « Pourquoi le Pays Basque : c’est un beau pays ! C’est très agréable d’y vivre. Mais l’immobilier y est très cher : l’impact se retrouve autant sur le volet privé que professionnel. Je loue actuellement le bâtiment dans lequel je suis installé. Je cherche à acquérir un emplacement pour y transférer mon activité, mais les prix sont exorbitants, et il faut tout de même trouver un bon emplacement, dans une zone de passage. On trouve beaucoup de bâtiments à louer en ce moment, mais peu à acquérir, les propriétaires ne veulent pas vendre pour ne pas décapitaliser. Je suis plus connu aujourd’hui en tant qu’enseigne et entreprise, mieux inséré dans le tissu économique local, ça devrait donc être plus facile. »

mardi 13 mai 2008

Le financement du PROJET de CREATION en FRANCHISE

Exemple de projet Franchisé, Benoît JUPONT nous explique comment il a réalisé son financement :

" Mes besoins de financement étaient les travaux à réaliser dans le bâtiment, l’expo de cuisine, le fond de roulement de départ, la formation. Au total 340 k€ d’investissements qui ont été financés à 30 % par de l’apport personnel. C’est un taux d’apport convenable pour que tout se passe bien dans la franchise.

Aucun prêt à taux réduit, aucune garantie n’est apportée par la franchise. Ils m’ont donné le nom de leurs 2 partenaires bancaires : le Crédit Agricole et la Banque Populaire à qui ils ont transmis mes coordonnées. Ceux-ci m’ont contacté. J’ai aussi fait appel à la BNP et à mon partenaire bancaire « historique » : la société générale. J’ai finalement trouvé la qualité d’écoute et la compréhension du projet les plus satisfaisantes auprès du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne avec qui j’ai finalement travaillé."

Après quelques années d’activité, Benoît JUPONT porte un regard satisfait sur son initiative.

" Moins de stress aujourd’hui, on prend beaucoup plus le temps de vivre. Nous avons 4 salariés, il faut que notre activité se développe. Nous avons établi avec des artisans indépendants une charte de qualité pour préserver l’image de nos produits et garantir leur installation.

Le négatif : L’agressivité de certains clients, la clientèle est de plus en plus difficile, il faut beaucoup de patience et de diplomatie pour faire ce métier."

Que conseilleriez-vous à un porteur de projet aujourd’hui ?

"La franchise, certains vont s’en accommoder, d’autres pas car ils ne trouveront pas la totale liberté qu’ils recherchent dans leur entreprise. Pour nous, c’est un atout indéniable, même si certains aspects sont parfois difficiles : nous dépendons d’un groupe Belge, la culture du monde d’entreprise et la vision de notre univers sont parfois éloignées, et cela peut poser quelques problèmes.

La création d’une entreprise est une aventure, si on a un peu de capital, ça vaut le coup de se lancer. Il faut avant tout être un commerçant et un gestionnaire, et être un minimum visionnaire (savoir anticiper). C’est bien également d’avoir une expérience avant de se lancer. Cela permet de ne pas reproduire les erreurs du passé, car lorsqu’on créé, la marge d’erreur possible est faible."

mardi 6 mai 2008

Benoît JUPONT créé un magasin de cuisine équipée sous franchise

Benoît JUPONT, ancien dirigeant d'une grande enseigne française de mobilier, a décidé en 2005 de s'installer à Anglet. Nous allons découvrir à travers son parcours le mode de création d'entreprise sous franchise :

"J’étais auparavant directeur d’un magasin d’une grande enseigne de Meubles. J’avais envie de créer mon entreprise, et je pensais au milieu de la cuisine que je connaissais bien. J’avais par ailleurs managé plusieurs dizaines de personnes. J’ai opté pour la franchise Belge IXINA (appartient au Groupe Snaidero).

La franchise est avant tout un commerce indépendant, encadré par un concept déjà établi, des outils de communication en place. Mais il n’empêche qu’il vaut mieux avoir un vrai esprit d’entrepreneur pour réussir, car la franchise n’apporte pas forcément le soutien escompté du départ. Financièrement, je reverse chaque mois un % du CA réalisé. Les % dans mon secteur d’activité tournent entre 3 et 6 %.

Au niveau de la communication, je bénéficie de campagnes nationales : radio et même spots télés fin 2007, et de nouveaux sont prévus en 2008. Un catalogue est aussi édité au niveau national, son impression, sa distribution est prise en charge totalement en contrepartie du reversement d’un certain pourcentage de notre chiffre d’affaires en participation publicitaire. Je conserve également un budget communication personnel sur lequel je suis totalement indépendant. Il me permet de me faire connaître au local : pages jaunes, campagne 4x3, affichages / camions, …

Au niveau de la gestion du personnel, nous avons travaillé conjointement et de façon croisée avec un coordinateur réseau pour la sélection des candidats, les entretiens.

Enfin sur le volet gestion commerciale, la période de lancement est particulièrement encadrée : une personne est là en permanence la 1ère semaine d’ouverture, puis 2 fois par mois. Aujourd’hui, 2 ans après le lancement, nous nous voyons 2 fois par an environ.

Notre gamme de clientèle est très large, nous vendons des cuisines pour tous les budgets, le panier moyen se situant entre 4500 et 5000 €."

Vous pouvez rendre visite à Benoît JUPONT et à son magasin IXINA 20 Rue du Pont de l'aveugle 64600 ANGLET